CFR sous anesthésie : quand la peur de ressentir prend le dessus…

Il y a des jours où je me demande si on n’a pas perdu le bon sens corporel.

Récemment, un patient m’a demandé s’il était possible de faire le Cranial Facial Release (CFR)sous anesthésie. Oui, oui : une anesthésie – de préférence générale – pour éviter de sentir un petit ballon dans le nez pendant quelques secondes.

Alors déjà, précisons : je ne suis pas anesthésiste, et heureusement, parce que cette demande m’a fait prendre conscience d’un phénomène bien plus profond que la simple crainte d’un soin.

Nous vivons dans une époque où l’anesthésie – qu’elle soit médicale ou émotionnelle – est devenue un réflexe.

On veut tout : vite, sans douleur, sans sensation, sans inconfort. On avale des médicaments sans connaître leur composition. On se fait injecter, limer, opérer pour des raisons esthétiques sans même réfléchir à l’impact réel sur le corps.

Mais une méthode naturelle, non invasive, sans bistouri ni chimie, qui vise à restaurer la respiration et la mobilité crânienne… là, c’est trop. Ça devient “angoissant”. Inacceptable. Insupportable.

Le paradoxe : tout sauf sentir

Le CFR n’est pas une promenade de santé, certes. C’est une technique impressionnante, parfois inconfortable, mais extrêmement puissante. Elle repose sur une mécanique naturelle : rétablir les micro-mouvements des os du crâne et libérer les tensions profondes qui entravent la respiration, la concentration, et parfois même la posture ou le sommeil.

Et pourtant, ce que je constate, c’est que ce n’est pas la douleur qui fait peur, mais la simple idée de ressentir.

Comme si le corps devenait un problème à résoudre, à faire taire, à anesthésier.

Comme si la sensibilité était un bug dans le système.

Le vrai danger : fuir les signaux du corps

Mais à force de tout vouloir éteindre – douleur, émotions, inconforts –, on finit par débrancher les signaux essentiels.

On croit gagner en confort, mais on perd en conscience.

Et un corps qu’on n’écoute plus, c’est un corps qui souffre en silence.

L’anesthésie, ce n’est pas une parenthèse. C’est un acte médical lourd, qui plonge le corps dans un état contrôlé… mais très proche de la mort clinique. Ce n’est jamais anodin. Alors vouloir y recourir pour éviter un soin manuel, aussi étonnant soit-il, révèle une chose : notre peur profonde de nous reconnecter à nous-mêmes.

Le CFR, c’est une invitation à ressentir

Non, je ne propose pas des soins confortables. Je propose des soins efficaces.

Le CFR, c’est une méthode qui bouscule, qui ouvre, qui libère. Et parfois, cela demande un peu de courage… ou simplement de décider que la santé, ce n’est pas l’absence de sensation, mais la capacité à ressentir pleinement – et à se réajuster.

Alors non, je ne vous endormirai pas.

Je vous réveillerai.

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